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Différentes procédures d'alerte peuvent être mises en œuvre pour détecter au plus tôt les difficultés d'une entreprise et essayer d'y remédier avant que la situation ne s'aggrave.
Le président du tribunal peut convoquer le dirigeant pour un entretien « prise de conscience » lorsqu'il a des raisons de penser que l'entreprise traverse des difficultés économiques, financières ou juridiques.
L'absence de dépôt au greffe du tribunal de commerce des comptes sociaux peut constituer un indice indiquant des difficultés économiques.
Cet entretien permet d'envisager les mesures appropriées pour redresser la situation de l'entreprise.
Il s'agit d'une faculté pour le président du tribunal, et non d'une obligation.
Suite à cet entretien, le président du tribunal a 2 possibilités :
Déclencher que le tribunal se saisisse d'office pour ouvrir une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire
Ordonner une procédure de mandat ad hoc ou de conciliation
Tout chef d'entreprise peut également demander à être reçu par le président du tribunal dont il dépend pour exposer ses difficultés (économiques, financières, juridiques) et prendre conseil. Cette consultation est confidentielle.
Le groupement de prévention agréé a pour mission de détecter les difficultés des entreprises en analysant les informations économiques, comptables et financières que celles-ci lui transmettent.
L'adhésion au groupement de prévention agréé est facultative et concerne les personnes suivantes :
Entrepreneurs individuels, comme les commerçants ou artisans
Société
Lorsque le groupement de prévention agréé relève des indices de difficultés, il doit en informer le chef d'entreprise et peut lui proposer l'intervention d'un expert.
Les administrations coopèrent avec ces groupements de prévention agréés.
La Banque de France peut aussi être appelée à donner des avis sur la situation financière des adhérents.
Les groupements de prévention agréés sont habilités à conclure des conventions au profit de leurs adhérents, notamment avec les banques et les assurances.
Dès qu'il éprouve des difficultés dans la gestion de son entreprise, l'entrepreneur ou le dirigeant peut engager une démarche de diagnostic préventif et objectif.
Elle lui permet de détecter l'origine des difficultés et de pouvoir y remédier au plus vite.
ll peut utiliser un outil d'auto-diagnostic proposé par le Centre d'information sur la prévention des entreprises en difficulté (CIP). Cet outil permet d'évaluer de façon objective le degré de gravité de ses difficultés.
Dans une société, la désignation d'un commissaire aux comptes (CAC) est dans certains cas obligatoire.
Lorsqu'un CAC a été nommé, celui-ci doit alerter les dirigeants dès qu'il relève des faits qui peuvent compromettre la continuité de l'activité de l'entreprise.
S'il constate que les décisions prises ne permettent pas d'améliorer la situation,le CAC doit en informer le président du tribunal.
Le tribunal judiciaire est compétent pour les professions libérales et pour les agriculteurs.
Le tribunal de commerce est compétent dans les autres cas.
Le commissaire aux comptes peut demander à être entendu par le président du tribunal dans les cas suivants :
Absence de réponse ou de réponse satisfaisante de la part du dirigeant informé de ces difficultés
Décisions de l'assemblée générale insuffisantes pour permettre d'assurer la continuité de l'activité
Si l'urgence commande l'adoption de mesures immédiates et que le dirigeant s'y refuse ou prend des mesures jugées insuffisantes, le CAC peut en informer le président du tribunal (de commerce ou judiciaire) dès la 1ère information faite au président du conseil d'administration ou au dirigeant.
Le président du tribunal dispose d'un droit de communication dans le cadre d'une procédure d'alerte engagée par le commissaire aux comptes.
Il peut obtenir des renseignements pour avoir une information exacte sur la situation économique et financière de la société par les personnes ou organismes suivants :
Commissaires aux comptes
Membres et représentants du personnel
Administrations publiques
Organismes de sécurité et de prévoyance sociale
Services chargés de la centralisation des risques bancaires et incidents de paiements
Dans une entreprise dotée d'un CSE et lorsque le CSE a connaissance de faits pouvant affecter la situation économique de l'entreprise, celui-ci peut demander des explications à l'employeur.
Si les réponses sont jugées insuffisantes ou si elles confirment la situation détectée, le CSE peut décider d'adresser un rapport à la direction et au commissaire aux comptes (CAC). Les informations communiquées ont un caractère confidentiel.